Marie Meulien
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève
Le sec et la sève

Le sec et la sève

Il y a deux cent quarante millions d’années, cette île de l’océan Indien était encore soudée au Gondwana... Alors, les palmiers prédominaient. Les arbres à fleurs, les oiseaux, les mammifères n’existaient pas encore. Les seuls sons de la forêt étaient ceux des rivières et des palmes dans le vent.

Sous-tendue par le poème La forêt m’écrit, la série Le sec et la sève comprend : Le temps calligraphe, La forêt me regarde, Dans les plis du sec. En communion avec la forêt, et par elle reliée à l’immémorial, l’auteure célèbre ces instants de grâce où celle-ci lui tend des images (...).
S’adressant à l’enfant qui demeure en nous, « indéfiniment vivant avec son insatiable faim d’harmonie » cette œuvre suggère que l’homme peut se réconcilier avec son regard premier, pour peu qu’il accepte de voir par soi-même et en retour d’être regardé par celles et ceux — ou ce qu’il voit. Elle lui propose de tenter un regard déconditionné, humble, recueilli ; prêt à entendre ses images intérieures, désireux d’y accéder et d’en savourer la valeur.

EXPOSITION, PROJECTION, LIVRE D’ARTISTE.

Le sec et la sève, est mon premier travail photographique. Je dirais plutôt qu’il s’est agi de « notes poétiques photographiques » — dans le sens d’écriture en chemin. Notes comme suspendues, dans la réminiscence d’une minuscule forêt primaire, unique au monde* et in extremis préservée. Une forêt dont la naturalité remonte à la formation des continents et dont la puissante présence nous révèle à nous-mêmes.

Ma rencontre avec cette forêt fut un émerveillement, et une expérience indicible. Précisément parce qu’en ce lieu, ma pratique des mots s’est trouvée déstabilisée par des « visions » qu’il m’importa alors de « noter avec l’appareil photo » ; ceci hors de toute approche technique préconçue, comme on le ferait d’un mot ou d’une grappe de mots qu’on veut soustraire à l’oubli. Entre dire et montrer, j’ai fait le pas d’écrire images et poèmes dans un même souffle. Cette démarche est à l’opposé de l’illustration.
Je suis revenue souvent dans la cathédrale de palmiers endémiques et là, recueillie, j’ai voyagé dans la prodigieuse capacité de régénérescence du végétal. Ainsi, est née
Le sec et la sève, dans une relation pacifique, réciproque et vivante avec la forêt.

* Photographies prises dans le Parc national de Praslin (archipel des Seychelles).

Lire la suite Retour
Calame
Calame

Une part d’éternité est en chacun
De nous. Les arbres nous y relient.

Toujours, ils nous ont précédés. Toujours,
Ils nous dépassent. Ils portent l’homme vers
La lumière, et s’il y consent vers sa clarté.

Pour peu qu’on les laisse en paix,
...

Le temps calligraphe
Le temps calligraphe
Dans les plis du sec
Dans les plis du sec
Disparaître
Disparaître
Humilité
Humilité
Sur le chemin
Sur le chemin
Remuements
Remuements
Gondwana 1
Gondwana 1
Gondwana 2
Gondwana 2
Croissez et multipliez
Croissez et multipliez
Palme à fleur d'ombre
Palme à fleur d'ombre

...
À fleur d’ombre, le noir cherche son vert.
Regard premier.

Dis, quelle lumière - si le vert s’éteint -
Nous le rendra ? 

Extraits du poème Le sec et la sève, de Marie Meulien
Lire le poème en entier
Lien vers le livre d'artiste